Haine-St-Pierre (fond)

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Patronage :

Saint Pierre, fêté le 29 juin : martyre des saints Pierre et Paul.

Adresse de l’église :

Rue de l’Eglise , 7100 Haine-Saint-Paul

Célébrations :

  • le dimanche à 11h

Personne-relais du clocher :

Mme Anne-Marie FEINCOEUR

  • Tél : +32
  • Email : annemarie.feincoeur@skynet.be

Fabrique d’église :

Un peu d’histoire :

(Source : POPELER René, « Le Patrimoine religieux sur le territoire de La Louvière : Les églises paroissiales. 18 églises construites de 1100 à 1954 », GEFELL, 2021, pp. 34-38)

L’abbaye de Lobbes, fondée entre 634 et 654 possédait un vaste territoire appelé « Hagna (1) », dont le polyptyque (2) recensait (3) 4 villages, dont Haine-Saint-Pierre. Durant les premiers siècles de son existence, l’abbaye fut prospère et florissante. Pour diverses raisons, cette situation ne dura pas et l’abbaye descendit vers la banqueroute. Déjà en 1100, l’abbé Fulcard aliéna (4) des biens pour couvrir ses dettes. Ainsi, en 1147, l’autel de l’église Saint-Pierre était donné aux moines de l’abbaye d’Aulne, ce qui perdura jusqu’à la révolution de 1789.

Une église, ou un oratoire, existait donc avant 1147. Le premier curé recensé à Haine-Saint-Pierre, Isaac de Haine, est nommé en 1206. On sait également qu’une ancienne église a été démolie en 1779 et reconstruite en 1782 par Joseph Scribbe, 42e abbé d’Aulne. C’est l’église actuelle comme l’indique le chronogramme19 placé dans un oculus (5) aveugle(6) ovale situé au-dessus de la porte d’entrée.

Description.

Ce sanctuaire remplace un précédent, lequel était installé au milieu d’un cimetière, le long (7) de la Haine, d’où une appellation ancienne : « l’église du fond ». Lors de la désaffection de ce dernier, certaines pierres tombales des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles furent installées dans le pavement de la nouvelle église, avant d’être déplacées dans les soubassements des murs de la nef.

Il s’agit d’un vaste édifice néo-classique (« semi-classique » selon certains auteurs) en forme de croix latine dont la haute tour occidentale, surmontée d’une élégante flèche à bulbe, est enserrée par les retours cintrés de la nef unique à deux travées. Celle-ci s’ouvre sur un vaste transept dont les croisillons sont fermés par une abside semi-circulaire éclairée par trois fenêtres identiques à celles de la nef et du chœur. Celui-ci comprend également deux travées et est fermé par une abside semi-circulaire aveugle.

En dehors principalement de l’encadrement des fenêtres et des harpes (8) d’angle de la tour, le bâtiment est en briques.

Suite à l’incendie du 8 mai 1882 provoqué par la foudre, le clocher sommé d’une horloge à quatre cadrans (installée en 1835) ainsi qu’une partie de la toiture durent être reconstruits à l’identique, semble-t-il, de ce qui existait avant la catastrophe.

Mobilier intérieur.

En entrant dans ce vaste sanctuaire, le visiteur est frappé par le volume et l’harmonie des proportions du bâtiment. Aucun mobilier n’accroche le regard. Le nouveau maître-autel, simple table, est placé sur une estrade au centre de l’édifice et de chaque côté un lutrin.

A l’entrée du chœur, sur la gauche, la cuve hexagonale de l’ancienne chaire de vérité en bois est placée sur un socle de pierre, hexagonal lui aussi, de cinquante centimètres de haut.

Plus à gauche, vers le transept, les fonts baptismaux sont en pierre et couverts d’un couvercle de cuivre.

Deux autels latéraux en forme de tombeau galbé sans retable, en bois naturel, sont placés à gauche et à droite dans le transept.

Déposée sur l’autel latéral droit, une tête en cuivre jaune représente saint Pierre. Plus haut, une statue, en bois, de saint Pierre tenant la croix de son supplice est accrochée au mur.

Les grandes orgues, construites en 1913 par E.F. Walcker, installées dans la tribune en 1914, ont été démontées et réinstallées dans le chœur au cours d’une importante campagne de restauration entre 1974 et 1978.

A l’entrée du chœur, quatre statuettes en bois sont placées dans leur niche.

Elles représentent les grands saints vénérés dans la région : saint Eloi, sainte Catherine, saint Nicolas et sainte Barbe.

Scellées dans les murs du transept ou de la nef, on compte 18 pierres tumulaires (9). Très intéressantes sur le plan local, elles confirment la longue histoire et la présence de différentes seigneuries (dont celles de Du Terne et Hossart).

Mais le regard se porte rapidement vers les quatorze vitraux d’art répartis tout autour du bâtiment. Leurs belles couleurs égaient les murs presque blancs.

1 : Hagna ou Agna qui a donné au cours des siècles Hayna, Haina, Haine et Hainaut.

2 : Polyptyque : liste exacte des propriétés de l’abbaye, travail exécuté en 868-869 par l’évêque Jean de Cambrai.

3 : Aliéner : vendre, transférer à quelqu’un une propriété ; abandonner, perdre un droit.

4 : Le chronogramme : inscription en prose ou en vers dont les lettres correspondant à des chiffres (comme la numération littérale romaine) permettent de former la date d’un événement. Exemple « aMore MatVrItas » = MMVI = 2006.

5 : Oculus : ouverture ovale ou ronde pratiquée dans un mur ou une coupole.

6 : Aveugle : ici, fermé ou bouché.

7 : Le tracé de la route actuelle recouvre celui de la Haine qui, comme dans les villages voisins, a été aménagé (rivière canalisée).

8 : Harpe : ensemble de pierres, moellons ou blocs disposés en alternance pour former un angle de mur, ou piédroit de fenêtre, par une alternance de pierres plus larges superposées aux pierres ordinaires.

9 : Tumulaire : relatif aux tombeaux ou monuments funéraires. 38

Ouvrages et articles consultés :

  • « Le patrimoine d’une métropole culturelle- Le patrimoine religieux de La Louvière » par Julien MAQUET – Institut du Patrimoine wallon- 2012
  • « Histoire religieuse de Haine-St-Pierre, Haine-St-Paul et Morlanwelz » par l’abbé Justin VASSAUX – 1974